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 1431 - Rouen | Le cri des cendres.

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MessageSujet: 1431 - Rouen | Le cri des cendres.   1431 - Rouen | Le cri des cendres. EmptyDim 22 Mai - 3:42

Attisé par l'ardente haine de deux nations, le bûcher s'embrasa tout entier, majestueusement, inondant alors la place d'une lueur mortelle. Anéantie, la France sentit ses lèvres s'écarter faiblement, laissant ainsi détresse, rage impuissante et désespoir s'unir en un douloureux cri rauque et calciné, mais n'entendit rien. Ni son propre hurlement, ni ceux enthousiastes ou horrifiés de la foule, ni celui, peut-être, de cette femme. Seul le crépitement des flammes parvenait à ses oreilles. Un crépitement qui, en l'instant présent, évoquait amèrement le son du glas.

On brulait la sorcière, l'ennemie, la menteuse, l'hérétique, la folle, la blasphématrice.
On brulait Jeanne d'Arc.
Sa Jeanne.

Francis serra les dents, de toutes ses forces, jusqu'à percevoir l'âpre et épaisse saveur du sang se répandre dans sa bouche. Surtout, n'aspirer ni cet air désormais souillé, ni cette macabre fumée qui s'élevait avec lenteur aux cieux, et encore moins toute cette folie. Mais rien n'y faisait. Au fond de lui, il suffoquait, étouffait, agonisait.

Il était en train de la perdre.

C'était son soutien que l'on brulait, l'espoir du Royaume. Se consumaient sous ses yeux un courage qu'il avait tant admiré, une sincérité qui l'avait tant charmé, une voix qui l'avait tant soutenu, un sourire qu'il avait tant aimé. Et un regard … Oh, Dieu, ce regard. Un regard clair et vaillant qui, à tout instant, jusqu'à l'ultime seconde, n'avait cessé de dire « je sauverai la France ».

Je vous sauverai.

Une larme glissa piteusement le long de sa joue. Une seule. Mais qui sembla toutefois couler une éternité. La perdre était une torture. Songer à l'identité de celui qui avait ordonné sa mise à mort était peut être davantage un supplice encore. Il n'avait pas pu faire ça. Il n'avait simplement pas pu faire ça. Pas lui.
Mais existait-il cependant ne serait-ce qu'une autre personne en mesure de rivaliser avec lui lorsqu'il s'agissait de le faire souffrir ? De rivaliser avec leur haine à tous deux ? Une haine qui, au cours de ce dernier siècle, s'était dangereusement accrue.

Sous l'impulsion d'une insondable peine – et sans nul doute d'une profonde colère, qu'il tentait pourtant vainement de taire, ce qu'il restait de lucidité en lui n'ignorant point qu'en terre ennemie, et en position de faiblesse, un flamboyant éclat de force impromptu serait pour le moins malvenu – le Français parvint à relever la tête. Et à laisser le bleu tourmenté de ses iris s'égarer sur une silhouette bien connue.

Le Royaume d'Angleterre. Arthur.

Il était là. Il se tenait près du bûcher. Près des flammes. Flammes que Francis, lui, n'avait pu se résoudre à approcher, se sentant trembler et faiblir alors même qu'il accourait vers la place, et se confrontant à des soldats qui, qu'ils en aient reçus l'ordre ou non, avaient cru bon, à la vue de son empressement désespéré, de le contraindre à rester en retrait. Mais qu'aurait-il fait, de toute façon, s'il était parvenu à passer ?

Jeanne.

La présence de la demoiselle avait inversé le cours de la guerre, cette guerre qui paraissait ne jamais vouloir prendre fin, et qui avait alors progressivement tourné à l'avantage du Royaume de France. À son avantage.
Aujourd'hui, les rôles changeaient à nouveau.

Depuis qu'il connaissait l'Anglais – ou presque –, l'ignorer et le laisser dépérir sur son île s'était avéré beaucoup trop dur. En revanche, l'affronter s'était toujours imposé comme un besoin presque vital. Presque obsessionnel. L'humilier. Le détruire. Comme si d'autres issues n'étaient possibles, comme si une entente n'était envisageable. Et toute trêve, toute paix, semblait un jour ou l'autre vouée à l'échec.
Cette guerre avait débuté il y avait maintenant un peu moins de cent ans.
Et empruntait à présent un chemin qu'à l'avenir, peut-être, ils regretteraient tous deux.

Arthur avait brûlé Jeanne.

Francis blêmit à nouveau, frémissant à l'idée même de la pensée qu'il avait osée formuler. Le goût du sang lui parut plus insupportable encore, et la fumée d'autant plus menaçante. Arthur.

À quel moment leur rivalité était-elle devenue si douloureuse ?


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Dernière édition par Francis Bonnefoy / France le Ven 8 Juil - 19:02, édité 1 fois
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Arthur Kirkland / England
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MessageSujet: Re: 1431 - Rouen | Le cri des cendres.   1431 - Rouen | Le cri des cendres. EmptySam 4 Juin - 19:34

Les flammes, aussi voraces qu’une troupe de bêtes sauvages rameutées autour d’un cadavre, dévoraient la jeune fille ; elles savouraient avec une cruelle lenteur son épiderme bruni par ce soleil auquel ne s’exposaient que les manants – et les guerriers, mais la principale concernée appartenait de toute manière aux deux catégories – et durci par de perpétuels combats qu’une personne de sa condition ne devrait jamais avoir à mener.

Alors qu’Arthur s’attendait à ressentir un indicible engouement face au trépas latent de cette exécrable Jeanne d’Arc, il s’avérait au final voir cela d’un œil satisfait, certes, mais quelque peu désappointé.
En effet, la joie malsaine que cette exécution était censée lui inspirer ne pouvait trouver son origine que dans le spectacle pathétique d’une souffrance à laquelle seule la mort mettrait un terme, une souffrance que l’on pourrait aisément lire sur les traits de cette vile sorcière.
Et pourtant, cette dernière gardait un visage aussi brave que la douleur le lui permettait, une expression déterminée qui se troublait de temps à autres pour ensuite regagner en vaillance. Il ne s’agissait pas là d’une femme que l’approche inexorable nuit éternelle effrayait mais d’une combattante qui refusait de s’abandonner à la faiblesse, même dans ses derniers instants.

Lui qui voulait admirer la déchéance de cette femme qu’il considérait comme la plus odieuse incarnation de l’insolence, de l’impudence, de l’opiniâtreté, il se trouvait ainsi fort déçu. Ce courage, plus proche de l’effronterie à ses yeux, qu’elle arborait même maintenant, il le révulsait plus que tout autre chose en ce monde, plus que les relents écœurants de chair calcinée, plus que la carcasse irrégulièrement grignotée qu’il s’offrait à son regard impassible.
Lui qui espérait la voir regretter ses arrogantes paroles – Les Anglais, boutés hors de France, vraiment ? Risible –, il se frustrait de ne constater aucune trace de repentir dans l’attitude de cette hérétique.

Lassé de souhaiter vainement contempler l’affliction supplanter l’hardiesse de celle-ci, il détourna ses orbes, dont le smaragdin prenait des éclats comminatoires avec le rougeoiement du brasier, d’elle pour chercher dans la foule, vrombissant d’une pléthore d’émotions diverses devant cette exécution, celui qu’il avait, davantage que Joan of Arc, chercher à atteindre par le biais de cette condamnation à mort, ce rival qui semblait occuper une place prédominante dans son histoire depuis l’exorde de son existence.
Promptement, il aperçut un éclat d’une blondeur que la fatigue ternissait sans pour autant qu’elle en devînt moins reconnaissable au regard de celui qui la lui avait, dans son enfance, enviée ; et, sans attendre une seule seconde, chercha à s’en approcher, bousculant moult paysans et autres individus tout aussi méprisables – de son point de vue.

Un sourire d’impitoyable contentement fleurit sur ses lèvres ténues lorsqu’une fois arrivé à proximité de son ennemi, il remarqua l’inhabituelle lividité de son visage dont le tourment crispait les traits. La douleur seyait particulièrement bien au Français et cette vue-là se démontrait autrement plus jouissive que celle de la malheureuse qui subissait la fatale caresse du feu.

« C’est une belle journée pour une exécution, tu ne trouves pas ?, entama t-il inopinément avec le ton à la nonchalante courtoisie de celui qui ne cherchait qu’à créer une discussion légère. »

Un ton dont il prêtait fortement attention de ne pas dévoiler la fausseté afin de ne pas en ruiner le subtil effet narquois.
En effet, y avait-il en ce monde plus délectable manière de se gausser d’une ambiance pesante que de l’ignorer délibérément ?

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MessageSujet: Re: 1431 - Rouen | Le cri des cendres.   1431 - Rouen | Le cri des cendres. EmptyVen 15 Juil - 6:03

Une violente stupeur se saisit du français. L'espace d'un instant, il se contenta faiblement de serrer et desserrer ses poings, oscillant entre souffrance et fureur, tendant de se relever après cette réplique, ce coup assené à un homme déjà à terre. Il entrouvrit ses lèvres, rendues sèches par la macabre chaleur environnante. Sans qu'aucun son ne parvienne à s'en échapper.

Une belle journée ?

Jamais jusqu'alors Francis Bonnefoy n'avait éprouvé avec autant d'ardeur l'envie d'étouffer son rival avec ce qui lui servait de sourcils.

Le royaume d'Angleterre était à présent proche, trop proche de lui. Et il devinait aisément que, sous son masque hypocrite, il jubilait. En cet instant, rien, absolument rien, ne lui était plus insoutenable que cette pensée. Oh, Arthur pouvait être fier, lui qui depuis quelques années perdait du terrain, lui qui avait été défait à Orléans. Il pouvait se réjouir, en effet, d'avoir condamné à mort une jeune demoiselle. Quel fait de guerre mémorable.

Pourquoi ne repartait-il pas chez lui, sur son île ravagée par la pluie, pourquoi ne quittait-il pas ses terres ? Charles avait été sacré roi, l'idée d'une cérémonie pour le jeune Henri pouvait d'ores et déjà être délaissée. La France n'avait pas besoin de deux souverains. Francis n'avait pas besoin d'un monarque anglais.
Alors pourquoi était-il encore là.

Il retint un sourire acide. Un conflit de cette envergure ne pouvait nullement s'achever avec autant de simplicité, il ne le savait que trop bien. Et si, un temps, voyant que la mystérieuse Jeanne d'Arc avait réussit à insuffler aux troupes une volonté nouvelle, il s'était permit d'espérer voir cette guerre toucher à sa fin, il en venait maintenant à se demander si elle s'achèverait un jour.

Jeanne.

« Alors c'est là ta grande satisfaction, Arthur ? Avoir mené une jeune femme au bûcher ? »

La sentence était tombée. Mais loin d'être implacable, elle se voulait chancelante, presque confuse. Assenée avec force et colère, elle n'en révélait pas moins l'inimaginable douleur du français, à qui ces mots avaient fait plus de mal qu'ils ne seraient en mesure d'en faire à quiconque. Ce n'était pas la voix d'une puissante nation qui s'était exprimée, c'était celle d'une personne à qui on venait d'ôter un être cher. Et qui était seule, en terrain ennemi.

Il tremblait.

Ce fut furtif, presque imperceptible, mais son manque d'assurance, en cet instant, s'était fait ressentir de façon limpide. Il se devait de se ressaisir, et vite. Il était le Royaume de France. Il était en guerre. L'heure n'était pas aux sanglots.

Les traits crispés par la douleur, et peut-être aussi par la folie qui menaçait de le gagner, mais l'air vaillant, il s'efforça de plonger son regard, dont le bleu sombre était animé par le fol éclat des flammes, dans celui de son ennemi.

Jeanne était en train de mourir.

Mais il n'avait pas encore perdu.

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MessageSujet: Re: 1431 - Rouen | Le cri des cendres.   1431 - Rouen | Le cri des cendres. EmptyDim 4 Sep - 16:35

« Alors c'est là ta grande satisfaction, Arthur ? Avoir mené une jeune femme au bûcher ? »

Le susnommé ne retint aucunement le ricanement méprisant qui lui venait aux lèvres à l’entente de ces mots. Il entendait parfaitement le harassement qui s’entrelaçait avec une certaine cruauté à la colère de cet homme qu’il voyait submergé par le désarroi. Un désarroi causé par la perte progressive, soumise à la volonté du feu, de sa Jeanne. Un désarroi qu’il causait lui, le royaume d’Angleterre.
Jugeant inutile de répondre tout de suite à son ennemi, il dirigea son regard smaragdin vers la condamnée avec le vain espoir que, finalement, la douleur et la désespérance eussent tordu son visage en la plus charmante des grimaces. Malheureusement pour lui, Jeanne d’Arc, semblant presque prendre un malin plaisir à le provoquer même lors de ses derniers instants, affichait une figure à l’inébranlable audace comme lors des innombrables combats qu’elle avait menés. Tentait-elle donc de mener un combat contre ces flammes ? Cela lui ressemblerait bien.
Elle pouvait cependant ‘‘combattre’’ autant qu’elle le voulait, ses chances de vaincre un adversaire tel que le feu étaient nulles ; cette opiniâtreté prenait donc les allures d’un désespoir bien autre que celui que l’on connaissait coutumièrement et Arthur ricassa encore une fois de ce spectacle.

Il délaissa cette vue qui, au final, ne le satisfaisait que moyennement, pour poser de nouveau ses prunelles sur son rival dont il guettait le moindre signe de faiblesse, telle une charogne n’attendant que de débusquer un corps putride pour s’en repaître.

« Une jeune femme ? Non, Joan of Arc était bien plus qu’une jeune femme. Elle représentait l’espoir de la France, et c’est l’espoir de la France que j’ai mené au bûcher, répliqua t-il finalement avec un ton doucereux qui ne rendait que plus flagrante sa malsaine satisfaction. D’ailleurs, l’odeur commence à devenir vraiment insupportable. »

En effet, ses narines se fronçaient aux relents de chair brûlée qui envahissait l’air ambiant, mais s’il lui arrivait parfois de se crisper à l’impression d’un début de nausée, cela ne demeurait que fugace et son écœurement ne paraissait aucunement sur son visage. Il serait fort dommage de se montrer soi-même faible lorsque l’on attendait plutôt cette fragilité d’un vis-à-vis.

L’Anglais comprit néanmoins que cette attente s’avérait au moins aussi vaine que la force dont Jeanne s’efforçait de faire preuve présentement au moment où Francis, qu’il voulait voir brisé, abattu, au bord des larmes, de la folie, plongea ses orbes, que l’éclat des flammes dotait d’une lueur comminatoire, dans les siennes avec une impudente vaillance qu’il n’avait pas prévue.
Il frissonna au regard qui lui était adressé, aussi exalté que courroucé par ce courage superflu, se délectant de cet amusant amalgame de douleur et de fermeté ; il s’ébaudissait de ce simulacre de bravoure frelaté par l’affliction qui subsistait dans le cérulé sombre de ses yeux, de la même manière que des fissures rendraient une muraille inapte à protéger quoi que ce fût, et par l’exténuement qui tirait les lignes de sa figure exsangue.

« Well, je vois que la sorcière n’est pas la seule à montrer une témérité tout à fait inutile face à un implacable destin – Son sourire goguenard s’estompant brusquement et sa gausseuse arrogance disparaissant de son regard pour laisser place à un mépris fulminant – La France sera Anglaise, très cher, je peux te le garantir. Et le jour où cela arrivera, crois-moi, tu ne seras plus aussi courageux qu’aujourd’hui. »

Retrouvant ensuite sa mielleuse gouaillerie, il caressa du bout des doigts la joue pâle de France. Bientôt, chaque infime parcelle de cette chair lui appartiendrait de nouveau, et il s’en réjouissait d’avance.
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