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 8 novembre 1861 ♦♦ Fort Monroe ~~ L'affaire du Trent

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Alfred F. Jones ♦ USA

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MessageSujet: 8 novembre 1861 ♦♦ Fort Monroe ~~ L'affaire du Trent    8 novembre 1861 ♦♦ Fort Monroe ~~ L'affaire du Trent   EmptySam 30 Juil - 21:48

L'AFFAIRE DU TRENT



Ses pas résonnaient sur l’asphalte tandis qu’il s’avançait lentement en direction des quais. Un message lui était parvenu quelques heures auparavant, lui annonçant que sa présence était requise au fort Monroe. « Nous avons la preuve de leur trahison ». Ce courrier était resté bien trop vague à son goût et malgré ses nombreuses tentatives, la raison de cette mystérieuse missive ne lui avait pas été dévoilée. Le jeune américain se serait bien abstenu de donner du poids à cette lettre, après tout, il avait bien d’autres choses à penser. Seulement, le messager avait réussi à titiller sa curiosité et c’est ainsi qu’il se retrouvait là, au fort Monroe, sillonnant les quais afin d’arriver à destination. Les mains dans les poches, il arpentait les lieux telle une âme en peine. Voilà près de huit mois que son peuple s’affrontait dans une lutte sans merci, lui arrachant un peu plus le cœur à chaque jour qui s’écoulait. Alfred observait cette guerre, tel le père impuissant qu’il était face à ces fratricides sanglants. Tout s’était précipité depuis le vingt décembre de l’an dernier lorsque la Caroline du Nord avait décidé de faire sécession. Les états s’étaient succédés les uns après les autres, meurtrissant jour après jour son âme, la déchirant de part en part. Cette indépendance qu’il avait gagnée après maints sacrifices, il la voyait être bafoué par son propre peuple, par sa propre chair. Et le 12 avril de cette année, son monde avait basculé dans le chaos le plus total. A mesure que les mois s’écoulaient, Alfred F. Jones sombrait progressivement dans la démence et rien ne semblait apte à l’en sortir. Il sombrait, il se mourrait à petit feu et son peuple ne semblait pas en avoir cure. Quelle ironie. Il avait affronté son mentor pour… ça…

D’autres pas se firent entendre, plus précipités que les siens, et deux soldats finirent par apparaître dans son champ de vision. Vêtus de bleu de la tête aux pieds, ils le saluèrent et Alfred leur rendit leur salut bien que le cœur n’y fut pas en cet instant. Son âme était meurtrie, son sempiternel enthousiasme s’était mué en une dépression malsaine et morbide, il n’était plus que l’ombre de ce qu’il avait été jadis. Mais les humains n’en avaient cure, ils ne connaissaient pour ainsi dire même pas son existence alors pourquoi se soucieraient-ils de sa chute ?!? C’est alors que les mots des soldats prirent sens.
« Nous avons arrêté le Trent, monsieur. Le commodore Wilkes a appris de source sûre dans la matinée, à 09h03, que deux politiciens sudistes seraient à bord du paquebot britannique, monsieur. Nous avons donc arrêté le paquebot, nous avons réussi à faire débarquer messieurs Mason et Slidell au fort, monsieur. Nos supérieurs sont en train de les interroger. Souhaitez-vous participer à l’interrogatoire, monsieur ? ». Il était midi et son monde basculait à nouveau dans les ténèbres les plus sombres. Ce qui n’était « qu’une guerre » entre le Nord et le Sud de ses terres risquait de devenir un conflit bien plus conséquent, dépassant les océans pour affronter un ennemi qu’il avait jadis occis. Alfred porta son regard sur l’horizon, admirant le ciel fondre dans les mers profondes. C’en était trop, l’armée n’était pourtant pas habituée à le voir si détaché, mais son peuple l’avait trop usé. Ils avaient dénaturé leur nation. Un simple geste de négation et le jeune américain abandonna ses compagnons et se dirigea vers les quais. Les mains dans les poches, il prit soudain la parole, signalant par la même au perturbateur inopportun de ses pensées qu’il se savait épier.

« Alors Angleterre, de retour sur cette bonne vieille terre qu’est l’Amérique ? Tu dois bien te gausser de me voir dans un état si pathétique, n’est-ce pas ? Il y a de quoi après tout… Moi, le fier Amérique, qui criait haut et fort qu’il voulait être indépendant… A mesure que les jours s’écoulent, mon âme se meurt. J’observe impuissant mon peuple se déchirer, j’entends les cris de douleurs des milliers de soldats abattus dans ma tête à chaque seconde qui passe. Je sombre lentement dans la folie, tiraillé par des idéaux contradictoires. Est-ce là ma punition pour avoir osé te défier ?!? Dis-moi, Angleterre, suis-je voué à disparaître et perdre de mon essence ? Valait-il que je t’affronte si c’est pour disparaître dans ces conditions ? J’ai écouté les désirs de mon peuple, je me suis rebellé, je t’ai affronté et tout ça pour… ça… On appelle cela l’ironie du sort… »

Une simple larme, il se permit une simple larme. Cette dernière s’échappa rapidement, disparaissant dans le col de sa veste. Vestige fugace d’une vulnérabilité qu’Alfred se serait bien épargné de montrer. Il ne prit même pas la peine de sourire, il n’en avait ni le courage, ni la force en ce jour. Qu’allait-il advenir de son peuple ?!? Si l’Angleterre – non, l’Europe toute entière – réagissait face à cette action menée par l’armée du Nord, qu’allait-il advenir de son peuple ? Il n’était pas prêt à s’affronter et à s’opposer au reste du monde en même temps. Non, personne n’en serait capable. Le jeune américain détourna lentement son regard de l’océan pour finalement faire face à son ancien mentor. Son regard avait perdu tout de son éclat tandis que des cernes immenses striaient son visage. Ce visage autrefois si enfantin semblait empreint d’une maturité nouvelle, un peu comme si on avait forcé un enfant à grandir trop vite. Oui, en luttant, son peuple l’avait forcé à grandir. Angleterre n’avait plus un enfant devant lui, il n’avait plus ce petit Alfred qu’il avait élevé et vu grandir. Non, il avait un homme en devenir sous ses yeux, un jeune adulte que l’on avait arraché de l’enfance bien trop vite. Un gamin aux désillusions des plus grandes, un enfant qui s’était battu pour ses idéaux, pour défendre les intérêts de son peuple et qui se voyait récompenser de la plus honteuse des manières. Alfred avait abandonné ce qu’il avait de plus cher, avait renié son passé, pour offrir un monde nouveau à ses citoyens et la récompense avait un goût d’amertume des plus cuisants. Il avait l’air d’un adulte brisé en cet instant, perdu dans un univers qu’il ne comprenait plus, perdu dans un flot d’émotions qu’il ne contenait plus.
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MessageSujet: Re: 8 novembre 1861 ♦♦ Fort Monroe ~~ L'affaire du Trent    8 novembre 1861 ♦♦ Fort Monroe ~~ L'affaire du Trent   EmptyMer 14 Sep - 21:43

Foulant d’un pas empressé le sol sombre, se dirigeant vers les quais avec la démarche de l’homme qu’une préoccupation agaçait, Angleterre fulminait.
Il s’apprêtait à retrouver son ancienne colonie, qu’il devinait se situer quelque part dans les parages, pour exprimer son mécontentement extrême quant à l’arrestation de son navire, le Trent.
Bien sûr, il n’effectuait coutumièrement pas les voyages de ce bateau – après tout, rester à la disposition de son pays et, plus particulièrement, de la famille royale demeurait sa principale priorité ; et moins il posait son pied en terre américaine, mieux il se portait – mais sa dirigeante bien-aimée avait exigé de lui qu’il accueillît les deux diplomates sudistes comme il se devait.
Là se trouvait le problème, incontestablement. Après avoir déclaré sa neutralité face à la guerre de Sécession, le transport de ces deux hommes paraissait pour le moins incongru. Cependant, trop scandalisé par la manœuvre de Wilkes, ce fait lui importait peu et il ne voyait dans toute cette histoire qu’une risible erreur américaine. Il n’était pas prêt de reconnaître que lui aussi était fautif dans tout cela. D’ailleurs, il n’aurait rien eu à reconnaître du tout si le fameux commodore n’avait pas eu besoin de fourrer son nez dans ce qui ne le concernait aucunement – en l’occurrence, ce que l’on pouvait trouver dans ses navires et qui l’on pouvait y trouver.

Toute fureur s’estompa néanmoins lorsqu’il aperçut, à quelques mètres de lui, la silhouette du jeune homme qu’il cherchait un instant auparavant avec une colère grandissante, parlant visiblement à deux soldats américains à la vue desquels l’Anglais renifla de dédain.
Se voyant inopinément incapable de bouger, il resta immobile quelques instants, observant Amérique tandis qu’une myriade de sentiments se bousculaient en son être qu’agitait de temps à autres un imperceptible tremblement.
Il ne savait guère à quelle émotion s’abandonner, quelle attitude adopter ; il tergiversait entre une indicible joie de revoir enfin celui dont l’absence se faisait cruellement sentir encore aujourd’hui et la rancune qui, jour après jour, lui grignotait l’âme sans jamais avoir l’air d’en être repue, sans compter la colère quant à l’acte du commodore qui, il y avait de là quelques secondes à peine, lui donnait une hâte incommensurable de retrouver la jeune nation dans le seul but de lui communiquer son indignation.
N’arrivant point à se décider, il se résolut à suivre son petit frère d’antan qu’il voyait se diriger vers les quais.
Malheureusement pour lui, ce dernier qui, visiblement, l’avait repéré – il se demandait bien comment, lui dont les pas avaient été furtifs – entama une longue tirade sans même se retourner dans sa direction.

Au fur et à mesure de ce discours, un petit sourire narquois naissait sur les lèvres ténues d’Arthur en même temps qu’il se trouvait indiciblement mal. L’exténuation et le désillusionnement s’entrelaçaient à chacun de ses mots, ils vibraient d’une crainte semblable à celle d’un enfant face à un terrible orage, phénomène qu’il ne s’expliquait pas et dont il appréhendait les conséquences sur son petit être fragile ainsi que sur son entourage.
Le grand frère qui subsistait en lui, bien que blessé et trahi, manifestait l’envie de serrer le pauvre garçon perdu qui transparaissait dans sa voix, dans sa posture, de lui murmurer quelques mots réconfortants sans véritable signification mais qui apaisent les maux de l’âme par une chaleur et une tendresse véritables.
Peu désireux de se laisser aller à ces niaiseries que son orgueil meurtri lui interdisait opiniâtrement, il préféra allumer une cigarette d’une dextre tremblotante tandis qu’Alfred se tournait enfin pour lui faire face.

Le Britannique ne trouvait dans cet adulte visiblement brisé par la douloureuse déchirure de son peuple rien du cadet qu’il avait tant aimé.
Ces cernes sombres qui entouraient ses prunelles céruléennes, abandonnées de cet éclat habituel qui leur donnait les airs du saphir le plus magnifique dans sa rudesse, n’y avaient pas leur place, elles assombrissaient ce regard qu’il retenait encore aujourd’hui illuminé par une insouciance qui amenait jadis un sourire tendre sur ses lèvres – il se refusait toutefois à raviver le souvenir de la détermination qui l’avait endurci plus ou moins récemment.
Les traits de son visage, quant à eux, avaient acquis une certaine dureté aussi bien propre à la maturité qu’à la dureté de ces temps ; il avait beau y chercher quelque subsistance de l’enfant joyeux qui hantait sa mémoire, il ne voyait que les réflexions de l’immense désabusement caractéristique de l’homme dont on avait cruellement piétiné les rêves.

Chaque mot des paroles d’Amérique se répétant inlassablement en son esprit tandis qu’il tirait placidement sur la cigarette coincée entre ses lèvres ténues, un sourire à la cruelle, presque bestiale, narquoiserie naissait sur son visage d’albâtre.
Chaque regret qui lui semblait distinguer dans cet assemblement affligé d’expression satisfaisait une rancune implacablement muselée jusqu’ici, celle-ci se repaissait de ces remords avec l’insatiable faim de la bête sauvage qui attendait depuis des jours entiers l’occasion d’assouvir ses sanguinaires appétits.

Toute colère oubliée depuis bien longtemps, balayée par une gouaillerie malsaine, Angleterre prit finalement la parole, flegmatique.

« Hm, en effet, tu as déjà connu des jours meilleurs, constata t-il avec indifférence sans véritablement en voir l’utilité. Mais après tout, rien de tout cela ne te serait arrivé si tu avais su rester à ta place comme tu aurais dû le faire – je suppose qu’aujourd’hui, tu t’en rends compte toi-même. Me gausser de te voir dans cet état ? Bien sûr que non, enfin, ce serait tout à fait indigne d’un gentleman. »

Et mentir de manière aussi ostentatoire l’était sans doute bien plus encore, mais le susmentionné ‘‘gentleman’’ prenait un malin plaisir avec la flagrante souffrance de son petit frère d’antan – après tout, après avoir lui-même souffert, n’était-ce pas légitime ?

« D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de remarquer que malgré ces longues années que j’ai passées à essayer de faire de toi et de ton peuple des individus respectables, vous êtes toujours aussi rustres. Vraiment, arrêter mon navire d’une telle manière, je trouve cela scandaleux et sache que j’attends tes plus plates excuses. »

Après tout, si, en plus d’enfoncer le jeune homme dans son abysse d’accablements nostalgique, il parvenait à l’amener à s’excuser quant à cette malheureuse affaire qui, lorsqu’il s’en souvenait, le faisait encore froncer les narines d’agacement, il ne se plaindrait certainement pas.
Et pourtant, il avait un infime pincement au cœur à l’idée de rabaisser de cette manière celui qui demeurait en son esprit un petit garçon qu’il aimerait à cajoler comme au bon vieux temps. Un pincement dont la légère douleur se voyait toujours anesthésiée par les vagues d’une rancœur aussi âcre que la fumée qu’il inhalait avec placidité.
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