Comme de coutume, le firmament au morne teint de grisaille versait ses sempiternelles larmes sur la capitale de l’Empire britannique, comme s’apitoyant injustement sur son sort pourtant glorieux – combien de villes pouvaient se targuer d’être la capitale de la plus grande puissance mondiale actuelle, hm ?
Aujourd’hui n’était pas un jour à déplorer, loin de là, puisque Japon devait arriver d’un instant et accueillir avec lui l’exorde de l’alliance anglo-japonaise, demain.

De quoi aurait-il l’air, s’apprécieraient-ils, s’accorderait-il quant à leur vision du monde… Toutes ces questions que l’on se posait habituellement, en attendant de connaître quelqu’un, ne tourmentaient nullement l’esprit de la placide allégorie du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande.
En effet, il ne s’intéressait à l’Oriental que parce cette alliance le requérait (Tout du moins, c’était ce qu’il ne cessait de se répéter depuis que son premier ministre lui avait parlé de cet accord à venir, ne souhaitant aucunement reconnaître qu’il se réjouissait de voir un terme mis à son isolation). Après tout, il fallait bien qu’il gardât un œil sur sa Padma que, il en était opiniâtrement certain, Russie convoitait, n’attendant que le moment propice pour s’emparer de sa précieuse Inde.

Songeur, Angleterre amena à ses lèvres ténues la porcelaine immaculée de sa tasse et sirota avec une distinction naturelle son Darjeeling, l’un des nombreux délices que la susnommée bien-aimée lui envoyait dès qu’il en émettait le souhait. Véritablement, il ne se séparerait d’elle pour rien au monde, d’autant plus que son thé n’était pas la seule chose exquise chez elle – il ne culpabilisait guère, France profitait davantage encore d’Algérie que lui de l’Hindoue aux charmes exotiques.

Quoi qu’il en était, la Reine et le Premier Ministre attendaient tous deux de lui qu’il s’occupât de son futur allié comme le plus raffiné des gentlemen le ferait pour les quelques jours qu’il passerait dans son manoir.
Sa chambre était prête depuis une semaine environ, son majordome, affairé à il ne savait quoi – il se fichait bien de ce que son employé pouvait faire, tant qu’il avait au préalable exécuté ses ordres – s’apprêtait à se précipiter devant la porte d’entrée pour ouvrir au Japonais à n’importe quel instant et le reste glisserait tout seul – Arthur savait pertinemment qu’il lui suffisait de se reposer sur ses compétences d’hôte pour cela.

Le susnommé riva son regard sinople sur l’extérieur Londonien maussade que sa fenêtre lui présentait, derrière sa vitre glacée, et il osa espérer que le 30 Janvier s’avérerait être l’un de ces rares jours où Hélios, boudant coutumièrement cette pourtant charmante contrée, leur rendrait une flavescente visite.
En vérité, il se surprit même à souhaiter qu’il vînt demain pour ne pas quitter les environs jusqu’à ce que Japon ne s’en retournât chez lui.

Il apprécierait, mine de rien, que le Nippon ne repartît pas avec un inébranlable dégoût de ce climat anglais que France s’amusait à critiquer incessamment.

Spoiler:

Il faisait beau à Londres et Japon, venu dans cette ville paradisiaque pour une alliance, était content pour n'avoir entendu que des éloges sur la capitale de la plus grande puissance mondiale. Il se dirigeait vers la demeure du grand Igirisu en personne, la seule qu'il eu trouvé pour l'aider à anéantir la Russie qui convoitait tant ses terres.

Angleterre devait être un homme remarquable possédant des cheveux de couleur feu avec de grands yeux aussi bleus que l'océan qui entourait le pays. Tout en gardant sa contenance il aperçu la maison de son hôte en pensant qu'il avait entendu dire que la Chine avait exporté du thé dans ce pays. Il espérait secrètement que ce soit du bon thé vert.

Arrivé à bon port, il eu à peine le temps de cogner à la porte qu'on lui souhaita bienvenue en l'invitant à entrer dans l'humble château. Après le majordome, la première âme qu'il vu fut son compagnon d'alliance. Il était comme il l'avait imaginé et l'amenait déjà vers sa chambre où sur une table basse se trouvait un ensemble de thé. Il connaissait l'arome: du thé vert. Tout en buvant le liquide chaud, il parlait avec Angleterre de tout et de rien. Il s'y plaisait déjà et sentait que c'était la meilleure chose à faire que de signer cette alliance le lendemain...

Enfin, il aurait aimé que cela se passe comme ça.

Honda Kiku était enfin arrivé à Londres. Il n'en va sans dire qu'il était habillé de son plus beau Kimono de cérémonie, bien qu'aujourd'hui ne fut pas la journée officielle de l'alliance. Il avait plusieurs fois essayé de s'imaginer l'Angleterre, ou plus exactement le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande, mais il s'était fait en image tout sauf ce qu'il pouvait voir en ce moment, le laissant perplexe. Munit de quelques garde du corps et d'un parapluie, il avançait tant bien que mal vers la résidence de son confrère. Les gens avaient l'air habitué et déambulaient dans les rues pour faires diverses courses. Malgré tout, il devait se dire que ce n'était pas nécessairement désagréable et puis la météo n'était pas toujours ce que l'on souhaiterait, même pour les grands jours.

La seule chose qu'il ne savait pas encore si son imagination avait fait défaut, c'était Igirisu-san et le thé. Il pouvait bien espérer non? D'un autre coté, tout était tellement différent de ce qu'il avait imaginé. Au Japon, à Hokkaido, il avait de la neige à ce temps-ci de l'année, il était donc inconcevable qu'ici au Royaume-Uni, un peu plus haut que la France, n'ait pas un peu de neige et pourtant...

Complètement absorbé dans ses pensées, Nihon n'avait pas remarqué qu'ils étaient déjà rendus devant la porte du manoir d'Arthur Kirkland. Il renvoya les gardes du corps, puisqu'il n'en aurait aucunement besoin. Il porta quelques coups sur la porte de façon absente, puis reprit ses esprits et fit un dernier "check up" pour voir s'il était présentable. Le kimono était encore parfait, ses geitas étaient encore en bon état ainsi que ses bas. Tout était parfait, comme sa nation d'ailleurs. Il décompressa tranquillement en attendant de se faire ouvrir, ce qui ne prit pas trop de temps.

Spoiler:

Plus affecté par cette morosité climatique que de coutume – fait amusant lorsque l’on considérait la possibilité que ce fût sa morosité à lui qui influençait le temps du pays –, Angleterre s’enfonça davantage dans son fauteuil après avoir posé sa tasse de thé vide sur la table basse. De toute manière, si son invité arrivait, son domestique le préviendrait avant de le faire entrer et il aurait bien le temps de se redresser.
Présentement, il n’y avait pas une seule fée pour lui tenir compagnie, uniques présences qu’il tolérait, ces derniers temps. Temps durant lesquelles elles avaient plus ou mois été l’éclat iridescent et, surtout, solitaire de son existence rébarbative. Sans doute avaient-elle préféré le laisser livré à lui-même, face au Japonais – pas véritablement qu’il craignait ce dernier ou quoi que ce fût d’autre, mais plutôt qu’il regrettait l’absence de ces ravissantes créatures ailées.

Le bruit familier émis lorsque le poing de son majordome frappait la porte d’un geste mesuré – tout l’était chez cet homme, comme l’exigeait sa profession – interrompit les réflexions de l’Anglais.
Il s’empressa de rectifier sa position ainsi que balayer les plis inexistants de son uniforme vert olive – il n’estimait aucunement nécessaire de faire un quelconque effort vestimentaire pour une rencontre au seul motif politique.

« Come in, permit-il d’un ton impavide, bien que quelque peu impérialiste – qui ne prendrait pas une semblable attitude s’il demeurait la plus grande puissance mondiale ? »

James, son majordome, ouvrit la porte avec cette élégance humble, plus admirable que celle de tout autre domestique à la condition supérieure – raison pour laquelle Arthur l’avait embauché et gardé, lui plutôt qu’un autre, après le décès de son prédécesseur, une vingtaine d’années auparavant – et laissa pénétrer son invité.

De courts cheveux tombant raides, comme une succincte cascade de jais, autour d’un visage diaphane aux traits aussi bien quelconques qu’inexpressifs et un regard charbonneux vide de toute émotion.
Comprenant inopinément qu’il scrutait l’individu de manière pour le moins irrévérencieuse, il se leva et vint jusqu’à lui, un sourire d’indifférente courtoisie aux lèvres.

« Veuillez m’excuser pour ce… Anyway, pleased to meet you, Japan . »

Il se rendit alors compte que son interlocuteur devait faire une dizaine de centimètres de moins que lui car il lui arrivait à peu près au nez, et son sourire se fit légèrement amusé.
Chassant cette innocente gausserie de son esprit, il lui tendit imperturbablement la main, se préparant déjà lui proposer un siège ainsi qu’une bonne tasse de thé – après tout, les Asiatiques n’avaient-ils tous pas une affection toute particulièrement pour cette merveilleuse boisson ?

Seul devant le grand manoir, le japonais jurait avec le reste du décor. Heureusement, on ne le laissa pas dehors pendant très longtemps. Sa première impression de la maison de son compatriote était tout à fait respectable. Sa propre demeure était bien plus modeste que celle-ci, mais qui n’aimerait pas un beau château quand on était la nation la plus puissante ? Le majordome le marqua tout spécialement. Un grand homme comme Igirisu se devait d’en avoir un et bien que lui-même soit une nation, il tenait, sûrement par tradition, à tout faire lui-même. C’était la raison pourquoi il était seul chez lui. Ceci, dit il avait bien un secrétaire, mais c’était temporaire : il était là seulement lorsqu’il avait besoin de calme et de solitude. Son hikikomori était un bon exemple, mais le contexte actuel ne laissait pas place au passé.

Il se laissa guider par le majordome en s’émerveillant de toutes les choses quelle qu’elle soit. Tout était si différent dans ce pays. Il sourit d’innombrable fois et pensa même peut-être ramener quelques souvenirs au pays, pour marquer le début de l’alliance. Le chemin lui sembla une éternité. Une éternité à laquelle il pu profiter, car ses pensées vagabondèrent sur divers sujets. À quel point il avait changé depuis qu’il avait signé ce traité de paix avec America puis d’autres pays après cela. Il fut sorti de ses pensées lorsqu’il entendit un « come in » de l’autre côté d’une porte. Plus rapidement que l’éclair il reprit son expression conventionnel, inexpressif. Le majordome l’invita à entrer dans la pièce.

Il ne pu s’empêcher de remarquer une tignasse blonde dans la pièce, personne d’autre. Il resta un moment immobile à se demander si c’était bien Igirisu qu’il avait devant lui, mais cela ne faisait aucun doute. Il n’en va sans dire qu’il n’était pas du tout comme il se l’était imaginé. Ce qui le marqua le plus fut ses sourcils… de drôles de sourcils, épais et blond. Heureusement ce qu’il pensait n’apparaissait pas dans son visage, contrairement au gentleman qui le regardait sans retenue. Il n’aimait pas spécialement se faire regarder, mais il le fallait bien, puisqu’ils allaient passés deux jours ensemble et après une alliance qui, peut-être, durerait toute leur vie, qui était bien longue. Son hôte se leva pour venir lui sourire. Il avait un certain charisme, on ne pouvait pas le discréditer sur ce point en particulier et Japon ne pu empêcher ses joues de se teinté de rose. Peut-être aurait-il dû porter son uniforme militaire pour être plus masculin… Il le regarda dans les yeux lorsqu’il ouvrit la bouche pour parler. « pleased to meet you » ehh ? Il sourit un peu à son interlocuteur en faisant une courbette polie ignorant gentiment la main tendu de l’anglais.

- Hajimemashite… Igirisu-san, dit-il en se redressant lentement pour venir soutenir de regard d’Angleterre.

Certainement qu’il était bien plus grand que lui, puisqu’il ne faisait qu’un mètre soixante-cinq, mais cela n’empêchait en rien le japonais à se tenir droit et paraitre aussi noble que son hôte qui était bel et bien la plus grande puissance mondiale. Oui, il était charismatique et imposant à la limite, dû à son statut, mais jamais au grand jamais Japon allait s’avouer inférieur à lui.

Spoiler:

Angleterre ne s’offusqua aucunement de cette main ignorée – qu’il plaça indolemment dans la poche de son uniforme – comme il savait pertinemment, après ces innombrables années passées à fréquenter toutes sortes de nations, que les us et coutumes variaient sensiblement d’un pays à l’autre. Il s’agissait là d’une sorte de sagesse acquise par chacun d’entre eux au fil des années et, indéniablement, cela facilitait leurs relations.

« Hajimemashite… Igirisu-san. »

Les sourcils de ce dernier se froncèrent imperceptiblement à l’entente de ce langage auquel il n’entendait absolument rien – arrogant comme il l’était devenu de par sa puissance, il n’avait aucunement estimé nécessaire de s’intéresser un tant soi peu à l’idiome de son futur allié. Tout de même, il comprit, en réfléchissant un minimum, que cela voulait dire ‘‘Enchanté’’ ou quelque chose du même genre.
Véritablement, plus qu’au sens de ces mots, ce fut à leur sonorité qu’il prêta attention, à leur vibration exotique à laquelle, en tant qu’Européen, il ne pouvait s’empêcher de trouver un charme particulier – fort semblable à celui que dégageait Padma, celui que possédait le pittoresque oriental aux yeux des Occidentaux.

Un sourire narquois étira les lèvres de l’Anglais alors que Japon relevait un peu la tête dans le but de plonger ses inexpressives prunelles obsidienne dans les siennes, smaragdin.
Elle était pour le moins ébaudissante, cette humble dignité que l’autre opposait à cette doucereuse outrecuidance acquise au cours du temps ainsi que de sa montée en puissance…
Il occulta cependant l’amusement condescendant que lui inspirait son vis-à-vis, adressant plutôt à ce dernier un sourire à la mondaine sympathie de velours, aussi séduisant que factice.

« Que diriez-vous d’une bonne tasse de Darjeeling ?, proposa t-il d’un ton placidement avenant. »

N’attendant guère la réponse du principal concerné, de toute manière assurée du fait qu’elle fût positive, il somma son majordome, toujours silencieusement présent, attendant les ordres de son supérieur, d’apporter le thé qu’il venait tout juste de suggérer à son invité ; puis, offrant de nouveau toute son attention à celui-ci, il reprit :

« Quelle sorte d’hôte suis-je donc, à vous laisser ainsi, debout… Venez donc vous asseoir. »

Sur ces mots, il guida le Nippon jusqu’au sofa sur lequel il le laissa s’asseoir, puis il regagna son fauteuil, s’y installant commodément tout en gardant une stature impeccable de grandeur, celle qu’il s’enorgueillissait de posséder depuis quelques temps déjà.
Après avoir siroté une dernière gorgée de sa boisson qui, de toute manière, avait commencé à se refroidir, il jaugea brièvement Japon, toujours plus désireux d’en découvrir davantage à son insu.

« Well, votre voyage s’est-il bien passé ?, s’enquit-il après quelques instants de cette scrutation pour le moins irrespectueuse. »

Pour le gentleman qu’il se targuait d’être, parler de d’alliances et de guerres avant de traiter avec le plus sérieux les futilités était tout bonnement inacceptable, après tout.

Japon scrutait des yeux la jeune nation, pourtant nommée plus grande puissance mondiale, ce qui n’était pas rien. Plus il le fixait de ses yeux inexpressifs, plus il se disait qu’il avait bien entendu des accents anglais, mais celui de l’Angleterre était particulier. Rien à voir avec celui de l’Américain qu’il avait entendu lors du traité de paix. Ce n’était pas désagréable bien au contraire, mais il avait un peu de mal à comprendre certains mots, ce qu’il ne montra pas puisqu’il voulait faire bonne figure. Les mots japonais qu’il avait prononcés étaient sortis de sa bouche malgré lui, habitué de s’exprimer dans sa langue natale, mais il n’était pas question de revenir sur ses paroles puisque malgré le froncement de sourcils de son alter ego, il sentait que ce dernier avait compris le sens de ses paroles sans nécessairement y comprendre les mots.

Satisfait de sa contenance, l’Asiatique se félicita dans le plus profond de son être, ne se laissant nullement déconcentrer par le sourire narquois donnant des airs d’arrogance à l’Anglais. Les yeux verts de l’Occidental étaient vivants, fascinants, non comme les siens, noisette qui reflétait l’homogénéité des Asiatiques. Il était légèrement désireux, ce qu’il ne laissa entrevoir pour rien au monde puisque qu’en tant que nation, il devait être fier de ce qu’il était.

Pour l’instant, Kiku ne voyait rien qui puisse réellement détruire l’alliance même s’il trouvait qu’il était en quelque sorte la bête de foire. Peut-être était-ce dû au fait que la nation en face de lui était beaucoup plus jeune et donc amusée plus facilement. Quoiqu’il en fût, il n’avait absolument aucune idée en quoi il pouvait être amusant de quelque sorte. Il décida qu’il convenait mieux à sa personne d’oublier ce léger détail et, pour être poli, il sourit à son hôte en retour à un différent sourire qu’il appréciait beaucoup plus.

Par ailleurs, il fut enchanté d’entendre parler de thé. Peu importe sur quel ton il l’avait dit, cela lui plaisait. Il acquiesça sans savoir le nom du thé puisque son cerveau s’était arrêté à « tasse ». C’était plus fort que lui : son imagination débordante prit le dessus. Se perdant dans ses plus profondes réflexions, il s’imaginait, lui et son compagnon, devant une bonne tasse de thé vert préparé avec soin et tradition. Il était au comble du bonheur et une étincelle illumina les iris de la vieille nation en une fraction de seconde. Il reprit ses esprits lorsqu’il fut interpellé à nouveau. S’il voulait prendre une place? Il se serait bien mis à genoux sur le sol, mais un fauteuil était bien évidemment plus diplomatique et les mettait tous les deux sur de bases égales, ou enfin, à quelques centimètres près si l’on se fiait à la taille du Japonais.

La déception qu’il eut en voyant la tasse de thé. Légèrement désespéré par son imagination fertile, il prit la tasse délicatement. Elle ne ressemblait pas du tout aux tasses qu’ils avaient au Japon. Malgré tout, il s’en sortit assez bien, essayant de paraître le plus parfait possible. Le thé le surprit. Bien que ce ne fut pas ce qu’il avait espéré, il apprécia beaucoup le goût pourtant si différent. Se sentant particulièrement relaxé il fixa l’Anglais sans se rendre vraiment compte de son indiscrétion. L’habit olive de celui-ci lui rappela dans quel accoutrement il était et il en rougit. Il détourna les yeux et arrangea son kimono rouge aux ornements noirs et dorés en forme de dragons, de chrysanthèmes et de fleurs de cerisiers. Fixant à nouveau Arthur, celui-ci lui adressa la parole, sans cacher son intérêt. Il prit quelques secondes pour réfléchir à une réponse convenable.

- Mon voyage s’est très bien déroulé, arigato gozaimasu, déclara-t-il de façon calme et posée tout en exécutant une légère courbette respectueuse, ce pays est absolument charmant.

Tout en évitant soigneusement de parler de la pluie qui tombait présentement sur Londres, il adressa un sourire à peine perceptible à son cadet. Il n’était pas question d’exprimer quoi que ce soit de négatif, même s’il lui brûlait les lèvres de dire qu’il aurait préféré le charme de la fine neige représentant exactement la saison dans laquelle ils étaient, l’hiver. C’était beaucoup plus relaxant que la pluie, mais le Japonais dû reconnaitre que la pluie avait aussi son charme tout particulièrement grâce à l’odeur de terre qui se dégageait du sol.

Cependant, une fois la question répondue, l’asiatique se tue, n’ayant aucune idée comment relancer la conversation puisqu’un « et vous? » n’était pas un choix. Il n’était pas particulièrement doué en relation humaine et il lui semblait que l’Occidental voulait éviter de parler de l’alliance qui n’aurait lieu, de toute façon, que le lendemain. Même s’il était curieux, Nihon préférait se taire et attendre une réaction de la part de son compagnon ce qui ne pouvait pas vraiment tarder.

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