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 [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]

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Arthur Kirkland / England
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MessageSujet: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptyDim 8 Jan - 19:58

Délicieuses épices qui enchantaient les palais occidentaux de leur saveur vive ; tissus aux couleurs bigarrées qui virevoltaient aux mouvements gracieux des Hindoues au charme mystique, ce charme que l’on n’osait effleurer du doigt mais devant lequel on s’extasiait avec l’espérance de se l’approprier un jour ; somptueux monuments d’or auxquels l’astre du jour, omniprésent en ces lieux, conférait une aura divine ; tout ce qu’Angleterre avait gracieusement abandonné, de même que ce jeune homme intriguant qui représentait à la fois si mal et si bien son pays ; tout ce dont il se rappelait parfois avec l’amer regret de l’Empire qui jouissait de tous ces trésors exotique.

« I would refuse even if you gave me a French lesson. »

Des paroles bien crues pour un homme qui se targuait d’être un gentleman, certes, mais en présence de son plus vieil ami, il jugeait pouvoir se permettre d’être moins à cheval sur ses principes.
Son plus vieil ami qui se trouvait présentement face à lui, attendant de lui qu’il lui apportât son aide comme il l’avait souvent fait dans le passé. Son plus vieil ami auquel il refusait, aujourd’hui, son aide. Il crachait avec grand regret sur des siècles d’une alliance dont le souvenir amenait toujours un sourire à ses lèvres, se souvenant ainsi que même dans une période de solitude infinie, il avait un ami – un seul, constatation maupiteuse qui lui donnait envie, dans certains moments, de se gausser de lui-même.

Mais aujourd’hui, son plus vieil ami lui demandait son soutien pour retrouver ses possessions en Inde alors que lui-même avait renoncé aux siennes des années auparavant. Renoncement dont il occultait volontiers le souvenir.

« Je suis désolé, Armando – des siècles d’une amitié imperturbable permettaient une familiarité telle que l’Anglais appelait l’autre par son prénom –, mais je refuse catégoriquement de me mêler à ça. Inde m’a causé bien assez de problèmes, je suis lassé et ne veux plus avoir de rapports avec lui. Autres que les rapports nécessaires à nos intérêts mutuels, that is. »

Lassé, indeed. Son Empire s’écroulait comme un vulgaire château de cartes et on ne lui laissait nul autre choix que d’assister à sa décadence d’un œil indifférent. Empires et colonies n’avaient plus de raison d’être, à présent, on prônait la liberté et l’indépendance de tous, on condamnait la puissance acquise par la dominance d’une myriade de territoires.
Arthur s’en accommodait comme il pouvait, et toutes ces autres préoccupations auxquelles il se consacrait corps et âme lui permettait de ne pas trop y penser.

Présentement, néanmoins, Portugal arrachait le voile de problèmes qui dissimulait cette vérité. Et aussi soucieux de conserver cette amitié qu’il l’était, il ne s’engagerait pas dans cette bataille qui ne ferait que rendre plus concrète l’agonie de son hégémonie. Il s’y opiniâtrerait, dût-il y sacrifier ses liens les plus anciens.

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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptySam 14 Jan - 4:35

Vasco de Gama n’avait pas fait les choses à moitié en lui présentant l’Inde en 1498. Vaste pays aux riches épices qui s’arrachaient au prix d’or, pays aux femmes gracieuses aux costumes colorés et somptueux tous comme leurs palais… Les arabes n’avaient d’ailleurs pas apprécié qu’il établisse des liens avec ce pays, mais qu’avait-il donc à faire de l’avis de pays musulmans ? Catholique jusqu’au bout des ongles, Armando avait bien eu l’intention de ne pas courber l’échine devant ce groupe ethnique et installer une nouvelle colonie.

Maitre du pays en collectionnant les victoires et les provinces ; le portugais vit longtemps une vie aisé de sa petite affaire pour cette contrée qui pour lui était une vraie mine d’or… Jusqu’à ce que son plus proche ami, Arthur, lui fit la délicate demande d’une province du pays comme cadeau pour la dot de la princesse Portugaise Catherine de Bragance à Charles II d'Angleterre. Comment pouvait-il refuser ? Arthur était l’être le plus important qu’il puisse exister sur cette terre, un exemple pour tous qui pourtant se faisait détester par beaucoup de nations. Pourtant, le portugais, lui, avait des étoiles dans les yeux lorsqu’il le voyait. Rêvant peut-être même secrètement de pouvoir l’épouser et de lui montrer tout le charme d’un latin au lit.

« I would refuse even if you gave me a French lesson. »

Armando était déjà en train d’enlever sa chemise pour payer, avec un certain plaisir, l’aide de son plus vieil ami. Non sérieux ? Il se mordit la lèvre inférieure avec un regard triste un peu trop théâtral pour avoir l’air vrai, et pourtant il était vraiment déçu. Il aurait pourtant dû s’en douter. Arthur avait abandonné son territoire en 1947 pour l’indépendance du pays pour une raison qui lui échappait complètement et aujourd’hui ne semblait pas apte à lui porter main forte.


"Mais Arthur, meu querido, meu amor… Pourquoi tu ne veux pas m’aider à garder ce territoire qui a fait notre fortune ? Pourquoi as-tu abandonné le tien ? Qu’est devenu le fier et fort conquérant anglais de jadis ?"


Sachant que l’anglais n’était pas très tactile, il se mit à genoux devant lui et lui caressa délicatement la main plutôt que la joue avec un regard suppliant. Lui qui ne pouvait pas supporter un grand nombre de pays comme son compagnon, au point d’avoir l’air fier et grognon ; il vouait un amour sans borne à celui qui lui faisait face. Pourtant, aujourd’hui, il ne ressemblait plus à l’Arthur qu’il avait alors connu. Celui qui faisait tous pour conserver ses terres si durement acquises les abandonnait les unes après les autres sans raison apparente… Avait-il donc prit un coup sur la tête ?

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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptyDim 15 Jan - 20:01

Le fier et fort conquérant anglais de jadis ? Angleterre laissa échapper un ricanement désabusé, le ricanement de celui qui cherchait à dissimuler une douloureuse amertume derrière une résignation impassible.
Mort, peut-être ? Certainement pas. Il subsistait en son être, péniblement muselé par les mœurs d’aujourd’hui, l’exigence que l’on se faisait d’octroyer la liberté à tous. Humilié, il se trouvait témoin d’une chute sans fin que tous revendiquaient de lui au nom de l’égalité, de l’affranchissement qu’il devait tolérer de chacune de ses colonies, celles-là mêmes qui, sous son joug avide, construisaient, il y avait à peine un siècle, sa prédominance sur le monde.

« Les fiers et forts conquérants sont passés de mode, love, répliqua t-il d’une voix moqueuse. Tu devrais t’y faire, toi aussi. »

Maintenant, on pointait du doigt ceux que l’on admirait et craignait cent ans auparavant. On condamnait aujourd’hui le despotisme de ceux dont on encensait hier la transcendance. Isn’t it ironic.
Et le Britannique se pliait à cette nouvelle constitution du monde, il y participait lui-même en débarrassant une à une ses colonies de leurs chaînes, résigné mais souriant comme il savait le faire – un infime sourire paternel, le sourire de l’homme qui offrait affectueusement à ses enfants la possibilité de découvrir par eux-mêmes, de se façonner par leurs propres moyens –, souriant pour se convaincre de la justesse de ses agissements. Souriant alors qu’il démantelait de ses propres mains son hégémonie.

Ses prunelles sinople, jusqu’ici perdues dans la contemplation d’un quelconque tableau auquel il ne s’intéressait guère, se posèrent sur son interlocuteur alors que ce dernier lui caressait la main. A ces yeux implorants qui ne lui inspiraient qu’une envie, revenir sur sa décision, il tenta d’imposer un regard à la fermeté inébranlable.
Il ne parvint cependant qu’à dévoiler, dans ces orbes au smaragdin maussade, l’épuisement affligé de la nation qui se voyait chaque jour un peu plus décadente. Il ne savait pas dissimuler son âme à l’affectueux regard portugais.

« Je suis désolé, Armando, mais t’aider serait contraire aux principes que je m’impose depuis quelques années. L’heure n’est plus aux conquérants, le monde tel qu’il se construit à présent ne les accepte plus. »

Soutenir son ami de toujours dans son désir de conserver ses possessions en Inde rendrait obsolètes ces interminables renoncements auxquels il s’astreignait au nom des nouvelles valeurs. Soutenir son ami de toujours reviendrait à cracher sur tout ce qu’il sacrifiait – plus ou moins – de bon cœur. Soutenir son ami l’astreindrait à remettre les pieds en Inde, pays aux innombrables merveilles dont il déplorait encore aujourd’hui la perte.

Ce fut ce moment-là que choisit Niles, son majordome, pour venir servir le thé que le gentleman lui avait ordonné de préparer alors qu’il guidait Portugal vers un petit salon dans lequel il accueillait ses plus proches affidés. Il ne s’étonna guère de leur position, leur connaissant une amitié canonique – et quelque fois ambigüe.
Un air inquiet parut inopinément sur le visage d’Arthur, discret mais visible, tandis qu’il prenait la tasse fumante que son domestique lui tendait. Il espérait véritablement qu’Armando ne lui en voudrait pas de ne pas prendre part à ce conflit. Mais même cette possibilité n’ébranlait pas sa détermination à demeurer neutre, dans cette histoire.
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptySam 21 Jan - 2:54

Armando balança doucement son visage de droite à gauche, le regard attristé, alors que les deux anciens conquérants se dirigèrent vers un petit salon de l’immense bâtisse que faisait la demeure de son plus proche ami. Comment une telle déchéance pouvait-elle être possible ? Ce si puissant Empire Britannique qui faisait trembler le monde, fort de ses conquêtes et de son savoir se voyait maintenant à siroter du thé devant la cheminée comme un vieux bourgeois à la retraite attendant enfin l’heure où la faucheuse passera enfin le prendre.
Mais cela ne pouvait pas être possible, ils étaient des nations, des êtres immortels sous beaucoup de conditions. Arthur survivra avec ce petit bout de terre qu’était l’Angleterre, le souvenir de sa déchéance à jamais encré dans sa cervelle.

Mais le portugais, lui, refusait cette fatalité. Il ignorait si c’était le sang latin, celui du conquérant romain qui coulait dans ses veines qui lui faisait cet effet mais il se sentait incapable de baisser les bras. Se relevant soudainement, Armando partit vers l’une des grandes fenêtres de la pièce et l’ouvrit avec fracas, comme si le souffle lui manquait. Le vent s’engouffra dans le petit salon, frappant le torse du latin dévoilé par sa chemise blanche entrouverte. Il se retourna alors vers l’anglais, les bras grands ouverts.


"Vá o Arthur ! Tu te souviens lorsqu’un tel vent frappait nos visages alors que nous étions sur nos vaisseaux corsaires, prêt à envahir le nouveau monde en arrachant cette découverte à mon stupide frère ? Ce sentiment de victoire et de fierté qui nous avait envahis ? Tu ne peux pas avoir oublié ça, pas vrai ? Tu ne vas pas abandonner ce pourquoi nous nous sommes battus ?"


Antonio avait pâti de leur alliance, les laissant ainsi avoir leurs parts du butin sur les terres américaines. Armando se souvenait même que lors d’une défaite de l’espagnol, le portugais avait profité qu’Arthur soit imbibé de trois verres de whisky seulement, ne tenant pas l’alcool, il lui avait roulé un patin tel qu'il aurait pu faire rougir un français. Toute cette folie lui manquait… Et les souvenirs de ces fameuses victoires et de ces liens si proches avec Arthur étaient les conquêtes qu’il possédait encore. Et pour cette raison, il ne pouvait tout simplement pas se séparer de l’Inde comme ça.


"Ces enfants que tu as en partie élevés se moquent de toi à présent. Tu as toujours été leur maître et maintenant tu courbes l’échine ? Pourquoi ?!"


Toujours arrogant, le torse bombé et les poings sur les hanches ; ampli de sa fierté la plus masculine (et peut être la plus sexy) Armando voulait lui montrer qu’il restait de l’espoir s’il se relevait dès maintenant. Reprenant avec courage et force le chemin des armes et d’un amour violent et passionnant avec lui. N’attendant plus que la réponse positive de son si proche camarade, il aurait même été prêt à lever l’ancre cette nuit même.
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptyDim 22 Jan - 21:44

Le vent qui fouettait son visage – rougi par un soleil qui n’épargnait rien, pas même sa peau d’albâtre – alors qu’il parcourait les mers, son royaume aux étendues bleues sans limites, ce royaume qui ne se révoltait que pour mieux se soumettre à ses envies, pour finalement l’emmener là où il le souhaitait – aux Caraïbes où il s’enivrait des jours durant en compagnie de charmantes indigènes au teint d’ébène et aux formes sinueuses, en Inde où il retrouvait quiétude, opulence et envoûtantes Indiennes aux mouvements graciles – ; toutes ces victoires navales qui avaient bâti, petit à petit, cette grandeur jamais égalée, toutes ces...

« Ces enfants que tu as en partie élevés se moquent de toi à présent. Tu as toujours été leur maître et maintenant tu courbes l’échine ? Pourquoi ?! »

Angleterre rouvrit inopinément les yeux qu’il avait fermés pour s’abandonner à ces grisantes réminiscences. Il les posa sur son vieil ami, à la fois quelque peu vexé et résigné, tout en sirotant son thé alors que d’incessants souffles de vent ébouriffaient sa tignasse blonde qui n’en avait pourtant guère besoin – et créaient dans la pièce un désordre que Niles risquait fort de ne pas apprécier.

« Parce que c’est ce que tout le monde veut, Armando. Et mes colonies... mes anciennes colonies, I mean, ne se moquent pas de moi. Elles ne font que demander le droit de vivre par elles-mêmes. »

Comme il aimerait ne pas avoir à rajouter ce ‘‘anciennes’’ qui semblait lui écorcher la gorge à chaque fois qu’il s’astreignait à le dire. Anciennes. Il exécrait ce mot. Tout ce que l’on qualifiait d’ancien n’existait plus que dans la mémoire des aïeux ou les livres. Ses anciennes colonies, plutôt que de devenir elles-mêmes anciennes, faisaient de son Empire quelque chose d’ancien. Quelque chose qui, bientôt, n’existerait plus que dans la mémoire des aïeux ou dans les livres.

« Une par une. Jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que la bonne vieille Angleterre. »

Il murmurait ces mots d’un ton moqueur. Il n’avait aucunement besoin de ses colonies de jadis pour se moquer de lui, il le faisait admirablement bien lui-même. Refusant de s’apitoyer sur son sort, il préférait se gausser de ce qu’il ne pouvait empêcher, ce qui lui permettait, en vérité, de s’apitoyer sur son sort en toute subtilité.

« D’ailleurs, ne parle pas d’enfants. Ils n’ont jamais été des enfants. Ils n’ont jamais été rien d’autre que des colonies. Des territoires destinés à pâtir au profit de ma puissance. Rien de plus. »

Rien de plus ? Arthur ne le croyait pas lui-même. S’il les avait écrasées et assujetties, il s’était dans le même temps pris d’affection pour ces toutes petites nations qu’il avait vues grandir sous son impulsion. D’une certaine manière, il les avait lui-même formées de façon à ce qu’elles ressentissent un jour le besoin de voler par leurs propres ailes. Et peut-être était-ce pour cette raison qu’il se résignait si aisément à la chute de son Empire.

Soudainement, il posa sa tasse de thé vide sur la table basse et se leva. D’un pas prompt, il se dirigea vers la fenêtre qu’il referma sèchement, après quoi il se posta devant Portugal qu’il scruta quelques instants. Son regard sinople, toujours aussi curieux lorsqu’il s’agissait de découvrir et redécouvrir cet ami avec lequel il lui semblait avoir noué plus qu’une amitié, demeura longuement sur le torse dont la chemise entrouverte lui offrait la vue avant de se détourner, embarrassé de cette flagrante concupiscence tout à fait indigne d’un gentleman.

« Il fait beaucoup trop froid pour se donner des airs de bel homme, Armando. »

Sur ces mots, le Britannique entreprit de reboutonner cette indécente chemise. Ses doigts – qu’il fixait avec une opiniâtreté gênée que révélait les rougeurs qui coloraient ses joues – tremblotaient imperceptiblement tandis qu’ils frôlaient la peau tannée de l’autre.

« Bel homme que tu es de toute manière, fit-il d’un ton faible, comme s’il le remarquait davantage pour lui-même que pour son allocutaire. Aussi, sache que le vent frappera toujours nos visages, love. A la différence près que lorsque le vent frappera ton visage, tu seras en train d’aller les courses et non à la conquête de nouveaux territoires. Parce que tout ça, c’est fini, accepte-le. Il faut laisser partir les victoires passées pour laisser place aux victoires futures. Et je suis à peu près sûr qu’on trouvera des tas d’autres occasions de faire rager ton frère. »

Les mains toujours accrochées au vêtement du Portugais, Angleterre releva la tête et lui adressa un sourire taquin, l’un de ces sourires qu’ils échangeaient jadis, accompagnés de regards complices, lorsqu’ensemble, ils se battaient contre cet abruti d’Espagne.
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptyVen 27 Jan - 23:33

Arthur semblait à présent rêver de ses aventures passées. Comment lui faire une quelconque réflexion ? Après tout, cette époque où tous deux étaient de fiers et forts conquérants était un âge d’or, une époque à jamais gravée dans leur mémoire comme celle étant la plus belle de leur histoire. Seulement voilà, le temps passait et si celui-ci n’avait aucune influence sur leur physique de charmant jeune homme, il en restait que beaucoup de choses leur étaient maintenant impossible à revivre.

Beaucoup de nations qu’il avait pris sous son aile, bien souvent sans l’approbation de ces petits pays conquis, cherchait à obtenir une indépendance pure et nette depuis quelques années. La plus douloureuse séparation fut pour lui sa reconnaissance de l’indépendance du Brésil en 1825. Devoir reconnaître ce nouveau statut l’avait tellement blessé dans son orgueil qu’il décida de s’emparer de la province de la Plata pour lequel il se disputa avec l’Argentine. Finalement, cette histoire se finit tout comme celle de son petit protégé brésilien puisque cette province déclara son indépendance sous le nom d’Uruguay.


"Je les ai vu disparaître moi aussi… mes colonies… loin de moi… Je ne l’ai jamais réellement accepté."


Armando resta évasif, rêveur, fixant un point infini à travers le ciel qu’il pouvait enfin entrevoir en ouvrant la plus grande fenêtre de la pièce. Le vent qui le traversait lui rappelait cet âge d’or, celui des vaisseaux corsaires, de l’odeur d’iode qui emplissait ses poumons et ses bouteilles de porto vidées avec ses marins. Le portugais n’aimait pas le vieux et supportait encore moins pouvoir devenir un vestige du passé. Déjà que l’on s’amusait à appeler l’Europe le « vieux continent », Armando n’avait pas l’intention de prendre des rides !
En entendant les murmures de son vieil ami qui confirmait ses craintes, le latin fronça les sourcils et s’éloigna de la fenêtre.

BAM !

Son poing venait de rencontrer violemment un mur. Le regard baissé vers le sol, Armando grinça des dents, retenant vainement la colère qui le parcourra alors.


"Deviens la vieille Angleterre si tu veux ! Mais moi je refuse de devenir un vieillard se contentant des terres qui le représente !"


Le latin reprit doucement sa respiration pour se remettre de ses émotions. Il ne devait pas s’emporter, sinon il ne donnait pas cher des meubles et de la porcelaine de cette pièce. Ses colères pouvaient être pareilles à des ouragans, de même que celles de son frère. Preuve en est avec la cicatrice qui lui barrait l’œil, souvenir éternel de leur dispute la plus violente. Arthur en avait-il déjà été témoin ?


"L’indien est faible ! Je ne le laisserai pas me retirer l’un des derniers vestiges de ma puissance."


Suivant du regard l’anglais fermant la fenêtre comme mettant un terme à ces rêveries et autres souvenirs, il se posta ensuite devant son interlocuteur. Un peu plus grand que lui, le portugais regarda de haut son ami avec un air un peu hautain, attendant une réprimande comme il savait si bien le faire. Mais non. Maladroitement, il reboutonna sa chemise en maugréant, visiblement gêné, que le temps n’était pas adapté à ce genre d’habillement. Un léger sourire moqueur étira ses lèvres alors que l’une de ses mains toucha la joue de l’anglo-saxon.


"Tu es plus rouge que lorsque nous parcourions la mer des caraïbes."


Ah, Arthur savait charmer le portugais, il n’y avait pas de doute là-dessus. Cependant, malgré tous les sentiments qu’il pouvait lui porter, son petit manège n’allait pas certainement pas fonctionner pour le faire changer d’avis. La main sur sa joue glissa sur son menton et le releva légèrement pour lui faire correctement face. Là, son visage s’approcha doucement avant de s’arrêter à moins d’un centimètre du sien.


"Tu es d’une attirance ensorcelante meu amor… Mais moi, je n’ai pas l’intention de me laisser faire."
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptyJeu 16 Fév - 3:13

« Tu n’as pas l’intention de te laisser faire ? Eh bien soit. »

Le visage relevé – et récupérant progressivement sa pâleur coutumière –, Angleterre fixait son interlocuteur avec un air d’indulgence condescendante, l’indulgence des aînés qui se disaient ‘‘Il finira bien par comprendre’’ face à l’erreur d’un cadet impétueux. Et si Portugal avait en vérité un an de plus que lui, il faisait tout de même preuve d’une impétuosité à la fois propre aux Latins et ressemblante à celle d’un enfant capricieux.
Il connaissait fort bien les enfants et avait acquis avec eux certaines facilités – qui n’avaient certes pas empêché leur départ, mais il ne le prenait nullement comme la preuve d’un échec quant à l’éducation qu’il avait donnée à ses colonies –, ainsi ne doutait-il pas une seule seconde du comportement à adopter pour éviter que son vis-à-vis ne démolît la pièce.

« Mais sache que ce n’est pas la peine de compter sur mon aide. Inde est faible, en effet, et je refuse l’idée de lui avoir donné son indépendance pour ensuite aider quelqu’un à entraver son développement en tant que nation libre. »

Seigneur Dieu, comme il s’ennuyait soi-même avec ces discours moralisateurs ! Tout gentleman qu’il se targuait d’être aujourd’hui, il n’en demeurait pas moins un ancien pirate toujours désireux d’en découdre et bien peu soucieux des conséquences pour les autres – en mer, il n’existait jamais personne d’autre que lui – et, bien qu’il tentait d’annihiler cette partie de lui avec la plus grande opiniâtreté, elle subsistait en lui et s’éveillait à chaque invitation qui semblait lui être faite, de la même manière qu’un alcoolique, même sobre depuis des années, résisterait fort difficilement à la bouteille qui se dresserait devant lui.

« Mais... Tu ne trouves pas que t’accrocher à l’un des ‘‘derniers vestiges’’ de ta puissance te donne des airs désespérés ?, s’enquit-il inopinément d’un ton quelque peu hautain. »

L’Anglais imposa une certaine distance entre lui et son interlocuteur juste après avoir prononcés ces mots, préférant ne pas subir l’accès de colère de celui-ci. Pourquoi adressait-il donc des paroles aussi acerbes au seul individu qu’il n’avait jusqu’ici jamais sciemment cherché à blesser ?
S’il se donnait la peine de comprendre, il sentirait cette pointe de jalousie qui tourmentait son cœur qu’il astreignait à l’indifférence. Jaloux, oui, il l’était, de cet homme qui parvenait à faire fi des convenances de l’époque au profit d’une puissance déjà morte qu’il s’aheurtait à maintenir en vie, lui qui se contraignait à une imperturbable impassibilité pour ne pas retrouver cet amour grisant des conquêtes auquel il avait renoncé.

« Bien, maintenant que tu connais ma décision de ne pas me joindre dans ton affaire, nous pouvons tout aussi bien ne plus en parler et discuter de tout et de rien en buvant une bonne tasse de thé. »

Sans attendre la réponse du Portugais, Arthur prit sa main – il ne put s’empêcher de la presser brièvement, instinct affectueux auquel il cédait fréquemment – et le mena jusqu’à un fauteuil dans lequel il l’obligea à s’asseoir, après quoi il lui servit une tasse d’Earl Grey pour ensuite lui-même s’asseoir, face à lui.
Cela lui ressemblait tellement. Eluder les sujets qui le touchaient, de quelque manière que ce fût.
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptyMar 21 Fév - 23:32

Face à l’anglais, le portugais faisait figure de gamin qui n’en faisait qu’à sa tête. Non, il n’abandonnait pas ses jouets facilement parce qu’il ne supportait pas qu’on lui prenne ses biens. Petit enfant égoïste qui préfère son bonheur à celui des autres était pourtant devenu grand depuis le temps. Mais cette partie de sa personnalité n’avait pas changé. S’il avait été plus généreux, peut-être serait-il aujourd’hui « l’Espagne de l’Ouest », mais il avait toujours refusé de ne faire qu’un avec son frère, ou avec qui que ce soit d’autre.

Arthur lui, vieillissait avant l’heure. Nation calme et aujourd’hui peu entreprenante, il ne lui restait plus qu’à prendre sa retraite et partir dans ces maisons hospitalières où on s’occupe des gens âgés. Par chance, les rides n’avaient pas marqué son visage, mais à agir ainsi, Armando avait bien peur qu’elles n’arrivent sans prévenir.


"Et bien mon ami, profite bien ta retraite avec les plus vieilles générations de la noblesse de ton pays. Mais que tu m’offres ton aide ou non, tant que j’en aurai la force, je n’aurai pas l’intention d’abandonner."


Armando avait craché ses paroles comme un cobra aurait craché son venin. Ce type était doté d’une grande dignité, une fierté mal placée qui faisait de chacune de ses défaites un événement des plus douloureux. Parce qu’il fallait toujours se battre pour avoir raison face à lui, parce qu’il n’admettait jamais ses erreurs.
Il aurait bien accepté un petit combat, là, maintenant, entre hommes conquérants et imbu de leur personne. Mais voir Arthur si changé lui passa finalement vite l’idée, comme un homme marié depuis trente ans à la même femme ne souhaitait plus la toucher car elle ne faisait plus l’effort de lui plaire.

Se donner des airs désespérés ? Oh oui, il sentait bien la rage monter en lui maintenant. Et l’anglais avait dû bien le comprendre vu la distance qu’il entreprit d’agrandir entre eux. Armande se saisit d’un vase posée sur une petite table près de lui et le balança contre un mur pour l’éclater en milles morceaux avec ce bruit de fracas qu’il appréciait tant. Ah… il le connaissait si bien…

Sans qu’il ne puisse ajouter un mot, Arthur le tira par la main et le força à s’asseoir pour boire une tasse de thé. Armando regarda le liquide avec un air dégouté. Du thé… Personnellement, il aurait préféré un mélange de whisky anglais et de porto bien de chez lui pour oublier toute cette mésaventure.


"Franchement Arthur, tu sais très bien que ce n’est pas de thé dont j’ai besoin… Ou tu me sers une bouteille d’alcool fort, ou je te saute dessus et je ne donne pas cher de ton état et celui de tes vêtements."


Armando se massa les tempes, boire du thé et parlé d’une vie passive, vraiment quel ennui, ça lui donnait carrément la migraine.
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptyDim 11 Mar - 17:55

Et c’était un vase de plus dont il devrait faire le deuil, un. Angleterre poussa un soupir agacé tandis qu’il fixait les éclats de porcelaine d’un air indifférent qui dissimulait une certaine exaspération.

« Ce vase était sans doute l’un des derniers qui me restait de Chine, Armando, signala t-il. D’ailleurs, j’apprécierais si tu cessais de passer tes colères sur mes possessions. Elles ne t’ont rien fait, après tout. »

Malgré tout – ce qu’il n’avouerait jamais car, Empire ou pas, il gardait une certaine dignité –, il préférait voir l’autre s’acharner sur les susdites possessions que sur lui. Ces crises sempiternelles dont il ne parvenait à se sortir l’ayant pour le moins épuisé, il ne saurait dire s’il aurait la force de lui rendre ses coups – d’autant plus que se battre avec son plus vieil ami ne le tentait guère.
Et pourtant, lorsque ce vieil le somma de lui servir de l’alcool plutôt que du thé, ordre qu’il accompagna d’une impérieuse menace, l’envie de le remettre à sa place d’un coup de poing lui vint subitement à l’esprit.

« Puis-je me permettre de te rappeler quelques manières élémentaires, love ?, fit-il pourtant mine de s’enquérir avec un flegme doucereux. Tu es ici chez-moi, ce qui fait de toi mon invité, et de moi ton hôte. Il aurait été de bon ton, si le thé ne te faisait pas envie, de me demander si j’avais autre chose à te proposer, auquel cas tu l’aurais eue sans problème majeur, cette bouteille d’alcool forte. Mais puisqu’il s’agit de te rappeler tes manières, tu te contenteras du thé. »

Ici, le ton de l’Anglais devint péremptoire et son regard rappelait étrangement celui que les mères jetaient à leur enfant pour les astreindre à se tenir. Le regard que la métropole adressait à sa colonie lorsqu’elle faisait mine de désobéir.

Arthur passa une main lasse dans sa tignasse blonde alors qu’il constatait à quel point ses habitudes d’Empire s’opiniâtraient à lui rester. A la vérité, il avait beau tenir ces discours d’honorable abandon au profit de la liberté d’autrui – au profit de la liberté de ses petits-frères et petites-sœurs –, il demeurait et demeurerait toujours un empire. Un empire déchu. Sans doute qu’éternellement, il regretterait la place prépondérante qu’il occupait dans le monde, l’autorité qu’il possédait sur un quart de la planète – et celle qu’il possédait indirectement sur les trois-quarts restants –, les richesses dans lesquelles il se noyait délibérément jusqu’à y gagner un cynisme terrifiant – mais, après tout, qui s’inquiétait de conserver un semblant de sens moral quand personne ne pouvait se permettre d’émettre la moindre critique ?

« En fait… Je crois que, d’une certaine manière, j’admire ta capacité à te battre pour la survie de ton empire, avoua inopinément le gentleman. Tu vas à l’encontre du monde entier et tu le sais très bien, mais tu n’en as rien à faire. J’admire, indeed. Moi, je n’en ai pas la force. »

Comme cet aveu le faisait souffrir. Ce même aveu qu’il se refusait à faire, quelques instants auparavant, au nom de sa dignité. Quelle dignité ? Il n’était plus rien. Risible mensonge. Les pitoyables ruines d’une puissance aussi morte que la souveraine qui lui avait donné naissance.
Néanmoins, il ne pouvait s’empêcher de se demander si les choses en auraient été autrement si la Seconde Guerre mondiale n’avait pas eu de telles conséquences – des conséquences qu’il subissait encore aujourd’hui. Peut-être aurait-il lui aussi trouvé le courage de se battre pour son empire. Peut-être aurait-il tiré sur la laisse qui bridait ses colonies au lieu de la leur enlever.

« En tous les cas, je préfère te prévenir. Plus l’on tombe de haut, plus la chute est douloureuse, renchérit-il d’un ton plus confiant. »

Il admirait certes la détermination du Portugais mais il savait pertinemment que, comme pour tout empire, le destin ne lui réservait rien d’autre que la déchéance. Et cette dernière avait le goût métallique du sang.
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptySam 24 Mar - 0:50

Arthur était bien trop calme, pas moyen de lui faire perdre son sang froid. Là-dessus, il n’avait pas changé d’un pouce. Bien d’autres en voyant l’excès de violence du portugais auraient pris leurs jambes à leur cou ou lui auraient tout simplement crié dessus. Mais l’anglais, lui, se contenta de soupirer avec un certain agacement.


"Ce ne sont pas des objets venant d’autres nations que tu devrais posséder, mais leurs terres ! La nation elle-même !"


N’y avait-il donc aucun moyen de le réveiller ? Son calme si typiquement anglais n’avait pas toujours été ainsi présenté pourtant. Il l’avait connu vaillant, tête brulé, dominateur et avide de toute richesse. Un vieillard à la retraite, voilà ce qu’il avait maintenant devant les yeux. Une chance, Armando portait trop d’affection parfois bien physique pour ce blond aux yeux verts. Et pour cela, il ne pouvait tout simplement pas porter la main sur lui, de peur de le défigurer d’une simple gifle. Une peau aussi pâle devait marquer trop facilement, et les bleus ne lui iraient certainement pas au teint.

A une certaine époque et avec de l’alcool dans le sang, oui, les coups auraient pu pleuvoir. Mais là, le portugais avait le pressentiment qu’il ne ferait que s’acharner face à un adversaire qui avait déjà perdu la bataille. Peut-être que s’il cherchait la confrontation, à le mettre enfin en colère, l’anglais se mettrait enfin à redevenir l’homme fort et conquérant de l’époque. Ne serait-ce que pour quelques minutes.


"Ne sois pas si doucereux avec moi meu amor, je ne suis pas une demoiselle de bonne famille qui fait un caprice. Si tu ne me donnes pas mon alcool, je me calmerai d’une toute autre manière…"


A ces mots, l’ancien conquérant latin s’approcha de son allié de toujours et approcha son visage en saisissant son menton d’une seule main sans crier gare. Armando n’avait jamais été du genre à obéir aux ordres de qui que ce soit, se plaisant même à faire exactement l’inverse de ce qui lui avait été demandé. Cette mère poule, cet anglais qui aimait tant suivre les règles, il voulait le profaner. Peut-être se prendrait-il des coups à agir ainsi, mais le latin au sang chaud savait très bien ce qu'il risquait.


"Je ne suis d’ailleurs pas plus une de tes anciennes nations conquises. Comme toi, j’ai été un grand conquérant, un immortel avide de richesses et de conquêtes. J’eus un profond respect pour toi par un passé encore récent. Mais aujourd’hui, je ne reconnais plus celui que j’ai en face de moi. C’est même à ton tour de m’admirer, une grande inversion des rôles qui me déstabiliserai presque."


Le portugais ne croyait pas non plus à un avenir radieux pour ce qui était de son empire colonial. Toutefois, Armando était fier et digne. Bien plus qu’Arthur en vue de son relâchement franchement décevant. Lui crier dessus ne l’avait apparemment pas plus motivé à retrouver sa gloire d’antan. Face à tant de laisser-aller, le frère le plus proche de l’espagnol l’embrassa férocement. Ses lèvres saisir les siennes, ses dents mordillèrent avidement sa lèvre inférieure, une frénésie soudaine qui traduisait les derniers espoirs du portugais de voir enfin Arthur agir avec plus de violence. Car dans ce tragique instant, il n’avait ni le goût du Porto, ni celui de l’Empire Britannique qui pouvait faire frémir n’importe quelle nation qu’avec la seule mention de son nom.
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptyLun 2 Avr - 20:50

« Oh, je le sais bien, une demoiselle de bonne famille ne se permettr... Je peux savoir ce que tu fais ? »

Angleterre n’appréciait guère la tournure que prenaient les évènements. Cette manière impérieuse qu’avait eue Armando d’approcher son visage au sien l’indignait. Ses austères principes s’en trouvaient profondément offensés, et les reliques d’un orgueil au moins aussi immense que son empire d’antan s’enflammaient. Comme s’il avait suffi de ce geste, de cette allumette négligemment jetée sur le tas pourrissant de ce qui l’avait caractérisé lorsque la puissance coulait en ses veines palpitantes pour que tout cela s’animât inopinément, en un brasier qui n’aurait fait qu’une bouchée de la grande – grande, my arse – Jeanne d’Arc elle-même.

« Si tu n’es certes pas une demoiselle de bonne famille, puis-je pour ma part te rappeler que je ne suis pas une demoiselle du tout ? De ce fait, il serait bien aimable de ne pas me traiter comme si tu pouvais me mettre dans ton lit à n’importe quel instant. »

Et, en conclusion de ce discours débité d’un ton sec, il plongea le regard dans celui de son interlocuteur. Animé d’une ire ardument endiguée, le smaragdin de ses prunelles flambait avec une telle intensité qu’il semblait apte à calciner tout ce à quoi il portait son attention. ‘‘A l’avenir, je te conseille de rester à ta place’’, crachait présentement avec dédain le regard de l’Anglais.
S’il n’avait pas réussi à obtenir de ses colonies qu’elles restassent à leur place, il parviendrait tout du moins à y astreindre son allié de toujours.
Ainsi s’apprêtait-il à répondre aux vaniteuses paroles de ce dernier lorsqu’il captura ses lèvres.

Plutôt que de le repousser comme il aurait été cohérent qu’il le fît, le Britannique préféra agripper les pans de la chemise de son vis-à-vis afin d’approfondir le baiser, poussé par un amalgame de fureur et de fierté – auquel se mêlait assurément, imperceptible, le désir –, répondait aux coups de dents dont il l’accablait par de faibles grognements suivis de morsures semblables à celles qui rougissaient ses lèvres.

Quelques instants après, il rompit le baiser et, gardant son faciès proche de celui de son compère, le fixa silencieusement avec l’ombre d’un sourire narquois flottant sur ses lèvres. Sur lesquelles il n’apparut véritablement qu’en prononçant ces paroles d’une voix caustique.

« Ne t’enorgueillis pas trop non plus de cette admiration que je t’ai avouée, elle concerne ton excessive détermination, pas tes accomplissements en tant qu’empire. De ce point de vue, personne ne m’arrivera jamais à la cheville. Et certes, mon empire n’est plus qu’un tas de ruines tandis que le tien survit encore grâce à ton obstination, mais lorsqu’il connaître un destin semblable au mien... La Terre entière se souviendra, et ce durant des siècles, de mon incommensurable puissance. Mais qui se souviendra de la tienne ? Personne, car si elle a un jour été merveilleuse, elle s’est bien vite ternie au profit de la mienne. »

Chacun de ces mots s’était détaché de sa bouche avec une clarté corrosive, avec la cruauté d’un orgueil meurtri qui ne cherchait qu’à annihiler la douleur lancinante de l’humiliation.
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MessageSujet: Re: [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal]   [1961] Sacrifier l'amitié à un besoin d'illusions salvatrices ? [Portugal] EmptySam 14 Avr - 15:37

Armando était latin, un descendant romain. Les approches physiques faisaient partie de son naturel, de son éducation, qu’il fut un conquérant ou non. L’anglais lui ne pouvait pas se vanter d’une telle ascendance et tenait plus du caractère des germaniques plus à l’Est. Et plus que sa sensualité innée, le portugais se fichait bien des états d’âme de son si précieux compagnon lorsqu’une certaine excitation remontait à son cerveau. Petit à petit, ses hormones faisaient son œuvre devant cette Angleterre si hautaine et si sexy à la fois.


"Meu amor, loin de moi l’idée que tu es une f… un homme facile. Je sais que je me laisse plus souvent aller dans un lit pour un peu de luxure que ta majestueuse personne. C’est d’ailleurs bien dommage de se priver d’un tel don du ciel."


Là-dessus, malgré toutes ses années vécues à ses côtés, il n’avait jamais pu le comprendre. Pourquoi donc refusait-il donc si souvent des propositions qui ne lui auraient apporté que plaisir et volupté ? Son regard si intense, ces émeraudes brillantes comme les flammes de sa puissance passée pulsait le sang dans ses veines de plus en plus vite. Son corps se réchauffait, bouillait même à la pensée de le prendre, ici, maintenant, sur le sol. Dieu avait mis sur son chemin le péché lui-même, cette réincarnation de Lilith, cette créature du Diable qui empoisonnait l’âme des hommes. Il le voulait ce poison, cet élixir exquis et dangereux qui pouvait au moins lui apporter le plaisir du moment.

Les yeux bruns chocolat étaient maintenant celui d’un fauve affamé face à une biche à la patte cassée. Et ses mots si piquants venaient enfin résonner à ses oreilles comme la plus douce des musiques. La nation forte, cette créature extraordinaire qui avait vaincu la soi-disant invincible armada de son frère venait enfin de faire acte de présence.

« Ma place ? Et quelle est-elle ma place ? Hm ? » Aurait-il pu lui placer. Cependant il n’avait plus la tête à développer une joute verbale. L’espace d’une seconde, la surprise le bloqua. Pensant sérieusement que son précieux joyau anglais l’aurait repoussé avec un air dégouté, il répondit à son passionnant baiser comme si lui-même se trouvait dans la même excitation malsaine que le latin. Si le doute pouvait persister pour des témoins extérieurs, il ne faisait plus aucun doute que ces deux-là n’étaient pas humains, même plus proche d’être des créatures de Satan plus que la représentation d’un pays.


"Tes paroles acides me vont droit au cœur Arthur. Mais je te reconnais enfin comme celui que j’ai tant admiré. Qui aurait cru qu’un jour qu’une nation comme toi, avec de si frêles épaules, aurait pu devenir une telle puissance à faire trembler nos semblables. J’ai de l’orgueil, je me suis beaucoup battu pour arriver à ton niveau, j’ai échoué et j’ai serré les dents pour ne pas hurler ma colère. Cependant, je ne m’agenouillerai pas dans la boue en pleurant comme toi tu as pu le faire devant cette conquête qui à présent cherche querelle avec le russe comme des enfants se disputeraient pour un jouet qui pourrait tous nous détruire d’un claquement de doigt."


Mais plutôt que de vivre dans la crainte de l’arme atomique durant cette guerre froide merdique qui n’avait rien d’aussi magnifique que les batailles qu’avaient pu s’offrir le vieux continent, le portugais ne souhaitait que voir à nouveau flancher son compagnon qui occupait son esprit. Un instinct sadique et dominateur dirigeait à présent Armando, passant sa main sous sa chemise, il planta ses ongles dans le dos du britannique pour le griffer lentement et vigoureusement jusqu’à même faire perler un peu de sang.


"… Mais je n’aime pas qu’on me rappelle cette faiblesse. Même venant de toi."


Ses lèvres glissèrent délicatement sur son cou, se retenant bien difficilement de ne pas le mordre de la même manière qu’il avait pu lacérer son dos. Un mélange subtil de colère et de désir qui ne lui rendait les choses que plus excitantes. Cette scène n’était-elle d’ailleurs pas déjà arrivée sur l’un de leur navire après avoir bu une cargaison de porto et échangé quelques coups de poings ?
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